Comme l’a décidé un tribunal de Berlin, un massage tantrique est un service sexuel. Les studios prévus à cet effet relèvent donc du commerce de la prostitution et nécessitent une autorisation d’exploitation officielle.

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Un studio de tantra porte plainte contre l’obligation d’obtenir une autorisation administrative d’exploitation

La décision du tribunal administratif de Berlin, selon laquelle les massages tantriques font partie de la prostitution, fait suite à la plainte urgente d’une gérante de studio dans le quartier de Charlottenburg contre l’obligation d’obtenir une autorisation selon la loi (ProstSchG). Celle-ci stipule que “quiconque souhaite exercer une activité de prostitution doit obtenir une autorisation de l’autorité compétente”.

Selon la plaignante, ses offres constituent un “traitement de médecine alternative” comparable à des examens gynécologiques. Il n’y a pas de rapports sexuels. Elle a en outre souligné l’équipement de son studio, qui ressemble à celui d’un “espace bien-être et spa d’un hôtel”.

Le tribunal contredit : les actes sexuels font partie du massage

Le tribunal n’a pas partagé l’avis de la requérante. Il affirme que les actes sexuels font bien partie d’un massage tantrique et sont donc inclus dans l’offre du studio.

De ce fait, il tombe également sous le coup des dispositions de la loi sur la protection de la prostitution (ProstSchG) qui, en vue de garantir le droit à l’autodétermination des personnes dans ce domaine d’activité, couvre toutes les formes de contacts sexuels rémunérés. Et comme les clients du studio de tantra paient de l’argent – jusqu’à 200 euros pour un massage de deux heures – pour les prestations correspondantes, la condition décisive, à savoir des rapports sexuels contre rémunération, est remplie selon les juges. C’est pourquoi le tantra est assimilé à la prostitution.

La décision (VG 4 L 460/22) n’est toutefois pas encore définitive. L’exploitante du studio a la possibilité de déposer un recours auprès du tribunal administratif supérieur de Berlin-Brandebourg.

Le secteur du tantra critiqué pour ses prestataires peu sérieux

Le tantra désigne différents courants de la philosophie et de la religion indienne, qui sont apparus comme une forme ésotérique du bouddhisme et de l’hindouisme. Ses origines remontent au deuxième siècle.

Selon la compréhension originelle, les massages tantriques ne servent pas à une satisfaction du plaisir par un contact sexuel, mais plutôt à une méditation sensuelle et érotique visant à augmenter la sensation de son propre corps. Si une telle expérience est vécue avec le partenaire, le lien entre les deux doit en outre être intensifié.

Néanmoins, ce principe est régulièrement exploité par quelques moutons noirs qui vendent des prestations sexuelles en tant que massages tantriques. C’est pourquoi l’association Tantra, fondée en 2004 pour l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, n’accepte comme membres que des instituts ou des masseurs tantriques sérieux, conformément à des critères de contrôle stricts.

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